28 mai 2015

Une petite année de plus...

Illuminé par deux soirées, mon anniversaire se révèle être une agréable surprise cette année. Il faut dire, aussi, que c’était la première fois depuis longtemps que j’avais vraiment vraiment vraiment envie de le fêter.

À la maison, encore, ça sentait l’habitude, une de ces soirées agréables où on est bien entourés. La famille et les amis, ces gens qui m’ont vue grandir, m’ont particulièrement gâtée cette année, de petites attentions avec un menu extra, mais aussi de jolis cadeaux (qui se mangent, ou pas). Somme toute, un moment exquis. Je pense qu’avec les années, on apprécie davantage de passer du temps notre entourage, et que les célébrations n’ont plus rien de cette intérêt enfantin surexcité. Cela s’approche davantage d’un bonheur simple, celui d’être bien entouré, d’être enfin à l’aise, d’avoir envie de partager une année de plus avec les gens merveilleux qui ensoleillent notre quotidien.

Cela vaut aussi, d’ailleurs, pour les amis qui sont venus au bar, pour une célébration toute en ivresse, avec une touche rocambolesque. Il faut dire, entre les contrôles sur la ligne de train, les erreurs d’itinéraires, la crève que j'ai refilé à tout le monde, la monnaie rendue en pièces d’un euro, le T-shirt phosphorescent de la mort, les gens qui avaient oublié, l'absence du Colonel, les invitations furtives pour contrer le mauvais sort, ceux qui étaient fauchés ou qui le sont désormais, le blindtest imprévu (et super difficile !), la guerre pour offrir les verres, les dessins de chats, l’absence du barman fétiche, les départs obstaculeux, les cadeaux (on avait dit pas de cadeaux !) imprévus et géniaux, ma propension à faire des câlins, la table squattée par un prof outré, la triste fin d’un bracelet, les secrets, le logement impromptu, et puis une mésaventure au coin de la rue, c’était une soirée plutôt riche en événements.

Et je trouve ça juste génial d’avoir partagé ce moment inoubliable avec vous tous.

On ne se connait pas tous depuis longtemps, et pourtant j’ai passé une des meilleures soirées qui soit. Je suis juste désolée de ne pas avoir pu consacrer un peu plus de temps à chacun d’entre vous, d’avoir papillonné d’un invité à l’autre sans avoir pu vous dire combien ça me faisait plaisir que vous ayez fait le déplacement ou le détour, que vous soyez venus si nombreux. J’espère de tout cœur que la soirée vous a enchanté, que vous avez passé un bon moment et qu’on se reverra prochainement pour remettre ça...


En tout cas, avec ce petit article, je vous dit merci d'être venus si nombreux !

8 mai 2015

Journal d'un écrivain en pyjama

Je n'en suis qu'à la chronique 48. Et pourtant, je peux déjà vous donner mon avis sur Journal d'un écrivain en pyjama, de Dany Laferrière. Drôle, enrichissant, rudement bien écrit, ce petit guide foisonnant de conseils, de comparaisons, d'illustrations, de références et d'anecdotes en tout genre nous embarque dans l'univers de l'écrivain, et surtout de son travail.

Bien sûr, on ne peut pas être d'accord avec tous les points. Et pourtant, chacun d'eux est plein de bon sens, donne matière à réfléchir, nous permet aussi d'aborder nos écrits de manière différente. On décortique peu à peu l'idée qu'on se fait d'un livre, on approche nos lectures avec plus de circonspection, on se rassure sur de nombreux points (notamment le caractère faussement novateur de nos idées et cette plaie qu'est le plagiat), on prend exemple.

Le plus ? La touche humoristique et humble, rien à voir avec ces gourous de l'écriture qui rappellent que trop les cours de creative writing à l'américaine. Le Journal d'un écrivain en pyjama se lit tout seul, plaisamment, à tout moment de la journée. Les chroniques, de deux-trois pages en moyenne, se laissent lire comme des parenthèses. Un ouvrage à prendre à son rythme, donc, comme une petite pause plaisante ou une longue lecture confortablement installé sous sa couette.

Personnellement, je prends mon temps. Car s'il me tarde de dévorer les quelques deux cent pages qu'il me reste, je redoute le moment où ces perles de sagesse s'épuiseront et où il faudra m'instruire ailleurs.



7 mai 2015

Ô miroir

Des facettes et des reflets, voilà ce que nous sommes.
Des personnages grotesques.

Je n’aime pas l’idée qu’on se fait de moi, l’image que je projette, la plupart du temps. Parce que ce n’est pas moi. Ce n’est pas ce que je couche sur papier. On m’imagine gentille ou glaciale, drôle ou arrogante. On ne me pense même pas timide. C’est juste n’importe quoi. Je n’arrive pas à comprendre que ces facettes soient réelles. Je ne veux pas que ça fasse partie de moi. C’est un visage d’hypocrite, un sourire tellement rodé qu’il n’est plus forcé, c’est du bonheur en éprouvette, une façade enivrée, des masques protecteurs.

Ce que je déteste le plus, c’est quand on me décrit, quand on me colle ces qualificatifs fantasques aux basques, quand on juge mon comportement, quand on donne un fond de vérité, blessant, affligeant. Surtout quand ce sont des personnes que je connais depuis longtemps ; elles me regardent plus grandir, elles se contentent de se baser sur ce qu’elles savent de moi, me rabaissent à un caractère antérieur, me rappellent que trop les erreurs passées. Et en plus, elles le communiquent à leur entourage, maculent ma page blanche, mes tentatives de changement, de nouveau départ.

J’ai horreur de voir que, on a beau travailler sur soi, c’est toujours la même chose, jamais rien ne s’efface, tout est immuable. On a beau chercher à évoluer, quelqu’un s’évertuera toujours à nous tirer en arrière. Donneurs de leçon qui vous accusent au moindre faux-pas, vous demandent de songer aux conséquences de vos actes, sans même appliquer ce conseil à leur propre comportement.

Les gens sont tous les mêmes.
Ils demandent toujours plus de considération pour leur petite personne en s’imaginant qu’ils le font eux-mêmes, alors que ce n’est pas le cas. Ils vous demandent de vous mettre à la place des autres, mais n’appliquent pas la réciproque. On vit dans un monde terriblement égocentrique, et tout le monde prétend le contraire.

Quand les gens réaliseront que, dans leur entourage, personne n’est comme eux, que certains manquent de confiance en eux, sont timides, et travaillent dur au quotidien ne serait-ce que pour sortir de chez eux, quand vous vous rendrez compte que s’acharner sur ces gens-là ne les aident pas (et qu’un « rien » peut passer pour de l’acharnement), quand ils accepteront enfin qu’ils sont blessants et insultants, à chaque fois, alors peut-être cesseront-ils eux aussi de répéter les mêmes erreurs.

Tout cela, en admettant, bien sûr, que ça leur importe.

Là est toute l’ironie de la chose. Pourquoi se donneraient-ils cette peine ? Ils s’en fichent probablement. Ce n’est pas de leur faute si d’autres sont susceptibles ! Ils sont comme ils sont, francs, spontanés et bien intégrés, alors pourquoi devraient-ils se soucier des répercussions de leurs actes ? Leur vie continue. Il y a ceux qui vous ignorent, ceux qui font comme si rien ne s’était passé, ceux qui se campent sur leurs positions étriquées, et ceux qui oublient.

Et le pire, dans cette affaire, c’est que je ne vaux guère mieux.
Je fais les mêmes choses.