13 oct. 2015

Prep NaNo 2015 #3 - Vindicative

Le petit jeu est simple : piocher chaque jour un mot, rédiger une centaine de mots s'en inspirant en rapport avec un de mes personnages. Propositions appréciées, participants accueillis à bras ouverts ! ♥


C’était bien la première fois que Damon la voyait ainsi, sa moue déterminée se parant d’une étincelle belliqueuse. Bien campée sur ses talons, Eileen l’affrontait du regard sans broncher. La scène devait avoir quelque chose de très comique, en soi : lui, géant réfractaire surentraîné, et elle, frêle brindille adolescente et bourgeoise.

Il se pencha inconsciemment en avant, un brin menaçant.

Non, il n’allait pas céder à son caprice.

Il aurait s’agit de n’importe qui d’autre, Damon aurait déjà changé de technique. Dédain, agressivité, peu importait la façon : il serait passé à l’offensive. Mais comment réagir face à sa protégée qui se mettait à faire des siennes ?

Påv savait combien elle l’exaspérait pourtant.
Il soupira, et les prémices du triomphe chatouillèrent le coin des lèvres de ‘Leen.

9 oct. 2015

Prep NaNo 2015 #2 - Frisson

Le petit jeu est simple : piocher chaque jour un mot, rédiger une centaine de mots s'en inspirant en rapport avec un de mes personnages. Propositions appréciées, participants accueillis à bras ouverts !


Elle a l’habitude du frisson qui lui parcourt l’échine, électrique et grisant. Il a quelque chose de sensuel dans la façon dont le danger lui murmure sa tendresse.

Le vent la gifle avec violence alors qu’elle se hisse en équilibre sur un promontoire. La bourrasque siffle avec hargne le long des câbles à remontée mécanique, le souffle s’engouffre rageusement dans les profondeurs de la ville, charriant sur son passage les vapeurs de l’industrie.

Volta est un prédateur et Yodrin son terrain de jeu.
Quand ses proies temblent, elle frémit d’un plaisir bestial. Elle n’est qu’instinct et électricité statique.

Pourtant, alors qu’elle suivait sa cible à pas feutrés, le parfum asphyxiant de la ville s’effaça pour laisser place à une nouvelle senteur.

Elle fut prise d’un frisson qui n’avait rien à voir avec l’excitation de la traque.

7 oct. 2015

Prep NaNo 2015 #1 - Insidpide

Le petit jeu est simple : piocher chaque jour un mot, rédiger une centaine de mots s'en inspirant en rapport avec un de mes personnages. Propositions appréciées, participants accueillis à bras ouverts !  ♥


Il arpentait les couloirs chichement éclairés d’un pas traînant.

Les murs avaient-ils toujours été aussi peu décorés ? Les visages de ses confrères aussi austères ? Il lui semblait se souvenir d’un temps où il était fier d’appartenir à la Garde. Un temps où il pouvait entendre les rires des disciples dans les couloirs.

Un temps révolu, de toute évidence.

Stanislas s’ébroua et accéléra la cadence pour quitter au plus vite cette prison. Mais une fois dehors, quand il contempla alors l’immensité de la Cité Anthracite, tout lui parut bien fade. Ce qui pimentait son quotidien avait disparu, du sourire d’Eileen à l'empressement volubile de Xon, en passant par le sentiment d'appartenance conféré par la Garde.

Pour laisser place à l'insipide sentiment de vide.

5 oct. 2015

Glowing, Fading.

La lueur est toute petite d’abord, faible et effacée, elle brille par sa discrétion.
Parmi ses consoeurs, elle laisse un filet opaque l’étouffer : elle suinte la solitude dans la foule.

Puis, un beau jour, elle est gagne en intensité, tournoie, virevolte. D’un simple espoir naît l’allégresse, joie dévorante, fulgurante, qui enfle encore. Une présence, et elle iradie tout ce qui l’entoure. Un son, une voix, et elle se laisse couler en une cascade scintillante. Un murmure, un aveu, et voilà qu’elle châtoie doucement.

Par moments, elle s’ébroue et cajôle, agace d’un rayon trop vif. Malicieuse et maladroite, elle poursuit la présence, se complaît dans la joie simple qu’elle en retire.

D’autres fois, elle vacille, mais elle suit toujours le même tempo, docile. Enfin, elle trouve son rythme, elle suit la présence avec enthousiasme. Puis stagne alors, perd un soupçon de son éclat. 

Elle hésite, frémit. 
Rassemble tous ses petits photons et ose, enfin.
Elle s’élance.

Ne rencontre que le vide.

La présence s’estompe.
La lueur faiblit et erre, elle cherche, hume, déploie ses tentacules luminescents pour tenter d’aggriper ce qu’elle a égaré. Elle n’en effleure que des ombres, des souvenirs.

Peu à peu s’installent les ténèbres silencieuses.