16 juin 2015

Life is too short; don't waste it.

Life is so fucking short and you people should stop complaining, stop being asses. You should try to be a little bit more happy. Seriously, a smile won’t kill you, arguing constantly won’t lead you anywhere and above all, most of your problems seem real because you allow them to have way too much impact on your lives.
Memento Mori.


Je suis la première à me plaindre tout le temps, la première à angoisser, la première à mariner dans mon stress, à détester les gens ou leurs comportements. Je suis souvent cynique, désintéressée, exaspérée et hypocrite. Récemment, j’ai pris un petit peu confiance en moi et j’ai appris à relativiser, mais je suis loin, encore, d’être totalement sereine. Pourtant, le bonheur, ça se travaille.


Aujourd’hui, j’ai appris le décès de la camarade de ma frangine. Elles portaient toutes les deux le même prénom, étaient toutes les deux aussi talentueuses dans leurs études de cuisine. Un accident de la route en deux roues a été fatal pour cette adorable blondinette si amusante qui avait tant de belles années devant elle, un brillant avenir.


Je la connaissais à peine, je l’ai aperçue une ou deux fois, mais ma sœur parlait tout le temps d’elle. La nouvelle m’a abattue. Je suis d’ordinaire plutôt insensible à ce genre de choses, elles ne m’affectent que peu, et parfois, je me dis que je suis un peu un monstre de me comporter de la sorte, que ce n’est pas normal d’avoir un cœur de pierre. Les proches de proches qui décèdent, ça me provoquait à peine un petit pincement, alors que j’ai pleuré des jours durant à la mort de mon chien. Mais en fait, je réalise que ce n’est pas la première fois qu’une telle nouvelle m’abat ; ce genre d’accidents m’affectent. Car la longue maladie ou la vieillesse, ça va dans l’ordre des choses. Cela reste triste, mais on s’y prépare. Mais là, c’est une toute autre affaire.


Alors, j’apporte tout mon maigre soutien à sa famille, à ses camarades de classe, à son père qui lui, s’en est sorti, et va vivre à son réveil la pire épreuve de sa vie. Je leur envoie mon soutien, un bien pauvre réconfort qui ne saura apaiser leurs cœurs, si ce n’est d’un vague sentiment de reconnaissance. Le sentiment de perte a cette affreuse manie de vous plonger dans les tréfonds obscurs de l’âme.


Quant à vous autre, je vous le répète. Ne vous plaignez pas. Réjouissez-vous. 80% de vos problèmes en sont parce que vous leur donnez trop d’emprise sur votre vie. Les malheurs sont là que pour vous rappeler le goût du bonheur. Ne soyez pas défaitistes. Battez-vous pour rendre votre quotidien et celui des autres un peu meilleur.
Souriez, c’est gratuit.

12 juin 2015

Justine Niogret - Chien du heaume

Je me suis fait une petite cure de lecture avant de manquer de temps, et j’ai notamment dans ma pile de livres en cours, Mordre de le Bouclier, de Justine Niogret. (Vous noterez d’ailleurs que la postface très enrichissante a été écrite par Jean-Philippe Jaworski).

Déjà, Chien du heaume m’avait prise aux tripes. Parce que Justine Niogret décrit tout avec une violence abrasive et met ses personnages à nu, dans un style travaillé pour refléter la langue du Moyen-Âge tout en la rendant accessible. Elle nous dépeint de façon très documentée sans être lourde un monde cruel, brut, primitif. On suit Chien, une guerrière en quête de son nom. En dépit de toute la distance qu’il peut y avoir entre la protagoniste et le lecteur, on y retrouve des thèmes qui nous touchent : la laideur présumée de Chien, le besoin identitaire et celui d’appartenance, l’errance. Le côté abrupt de son récit est contrebalancé par un brin de poésie, des non-dits qui donnent une douceur insoupçonnée aux personnages. Quant à la cruauté, elle est illustrée d’images qui s’impriment dans l’esprit aussi certainement que la scène du bébé dans le film Trainspotting.

Sa suite, Mordre le bouclier, me fascine davantage encore. Bien sûr, au départ, j’étais assez déçue par l’orientation que prenait le livre : Chien subit les séquelles, Bréhyr n’était pas un de mes personnages favoris, et puis, je me demandais comment la vie au castel allait se jouer, si les sous-entendus du tome précédent mèneraient quelque part. Mais bon. Ce n’était que le début, et le chemin qu’emprunte Chien n’a rien de décevant par la suite.

Finalement, il y a toujours cette violence omniprésente, ces mots crus, ce style envoûtant. Mais la dimension psychologique est d’autant plus travaillée que la folie est omniprésente – répugnante et alarmante, elle inquiète, angoisse, nous tient en haleine. Et puis, on découvre tout un tas de nouvelles facettes de Chien, qui la rendent plus attachante encore. Sous l’écorce bien épaisse de la guerrière, il y a une sensibilité qu’on ne fait que soupçonner avant.

En bref, ce sont là deux livres à lire absolument. Aussi aigres que subtils, très riches en images sanglantes ou merveilleuses, avec une pointe de fantastique qui ne fait qu’intriguer encore plus, Chien du heaume et Mordre le bouclier sont des perles.