24 mars 2015

Gagner la guerre - Jean-Philippe Jaworski

Voilà, ça fait quelques semaines que j'ai terminé de lire Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, et je peine toujours autant à m'en remettre !

On pourrait reprocher à ce livre d’être un pavé indigeste. Franchement, si cette merveille de la langue française vous rebute, vous êtes des petites frappes, les amis ! Non seulement nous avons le droit à une intrigue ficelée et trépidante, mais en plus, le personnage principal, don Benvenuto, est un truand tordant, cynique et mauvais, absolument charmant. Vous l’aurez compris, il s’agit de suivre les aventures d’un anti-héros détestable au faciès ravagé, pour qui tout va de mal en pis. Pour couronner le tout, on se retrouve dans un univers inspiré de la Renaissance italienne, avec une ville enchanteresse et mal famée, des descriptions à couper le souffle, le tout sans même s’écarter du style aussi abrasif qu’élaboré de la plume du protagoniste

D'emblée, les phrases alambiquées, élégantes et vulgaires (joli paradoxe, d'être vulgairement élégant, non ?) nous content en détail les effets du mal de mer. Propos peu ragoûtants et pourtant si bien tournés ! Voilà qui annonce directement la tonalité du récit...

Bref, véritable coup de cœur pour ce chef-d’œuvre, qui a su me charmer sur tous les points : univers élaboré, personnages hauts en couleur, intrigues tortueuses, tout plein de rebondissements et d’action ! Mais surtout, surtout, le style très raffiné, riche en argot joliment tourné.

Après ça, j'ai enchaîné directement sur le premier tome de son dernier roman, Même pas mort, et... Bon, je vais prendre le temps de m'en remettre aussi, avant de vous en parler !

Quatrième de couverture : « Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c'est plutôt mon rayon... » 
Gagner la guerre est le premier roman de Jean-Philippe Jaworski. On y retrouve avec plaisir l'écriture inimitable de l'auteur des nouvelles de Janua vera et don Benvenuto, personnage aussi truculent que détestable. Le livre a obtenu en 2009 le prix du Premier Roman de la région Rhône-Alpes et le prix Imaginales du meilleur roman français de fantasy.

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