26 mars 2012

Drev

Le sens-tu ?
Le souffle fétide qui caresse ton visage, les relents âcres de la mort couplés à la fraîcheur de la beauté. Quel subtil mélange, entre agréables senteurs et la pestilentielle cruauté.
L’entends-tu ?
Le rythme imposé par une démarche droite et hautaine, pareil à l’inéluctable promesse, accompagné du sinistre raclement de l’acier contre le béton.
Le ressens-tu ?
Le sentiment de terreur qui rampe depuis tes entrailles, qui tend vers ton cœur et l’étouffe. Elle se diffuse à travers ton corps, te glace le sang, te prive de tes mouvements. Elle te fige, te tétanise, toi, faible créature qui pensait pouvoir fuir.
La vois-tu ?
Impérieuse, elle avance, trainant sa Faux derrière elle, son instrument de mort qui ne demande qu’à trancher la chair. Jeunesse et intransigeance se disputent ce corps de femme. Ses prunelles d’acier te toisent et te méprisent, ses mains gantées sont parcourues de légers spasmes à l’exquise perspective du massacre. Son sourire carnassier relève de la démence.
Elle s’approche. T’atteint.
Chaque parcelle de son être appelle à la luxure, au décès. Tu sais pertinemment que si tu te jettes dans son étreinte mortelle, tu coures tout droit à la fin. Aucune compassion, mue par l’irrespect de la vie, elle ne connait qu’un mot : « Mort ».
Et alors, de sa voix profonde et mesurée, c’est sans aucun ménagement que la vérité t’est délivrée, létale, franchissant ses lèvres parfaites :
 « Crève. »

La petite explication
Drev est un personnage bien poussiéreux, une femme-fléau, une arme dévastatrice. Un texte un peu vieillot, mais auquel je tiens malgré tout. 

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